« La servitude abaisse les hommes au point de s’en faire aimer. »
(Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues) (1715–1747)
Aux confinis…
Avis aux confineurs… petits et grands… en chef comme en herbe…
Aux dépositaires de la Loi et de l'Ordre, aux privilégiés de la monocratie, aux populophobes
Arrogance & Suffisance gouvernent le monde
Complaisance & Obligeance les secondent
Peur & Terreur constituent leurs fidèles chiens de garde
Il n’y a pas de santé sans liberté tout comme il n’y a pas de liberté sans vérité
Pour le droit mais pas l’obligation… de respecter les mesures sanitaires cosmétiques et divertissantes (ou, plus justement, abrutissantes)
Une modalité du capitalisme de surveillance
Une prison à ciel ouvert
Le code du déshonneur : forts avec les faibles et faibles avec les forts
Le couple infernal Surveiller & Punir – alias Gouverner & Enfermer – est vieux comme l’humanité. Le duo trivial fornique, sévit, châtie depuis les débuts de l’homme – et de la femme – et enfante à la pelle dans son sillage tyrans et apprentis tyranneaux. Leur soldatesque, leurs soudards et fidèles pandores – les verbaliseurs, les gazeurs, les matraqueurs, les tabasseurs, les triqueurs, les cogneurs, les castagneurs, les éborgneurs, les amputeurs – ont maintes fois, ces dernières années, eu l’opportunité de se faire la main sur le petit peuple. Ils connaissent parfaitement leur job et ne manqueront jamais une occasion de vous mettre à l’amende, de vous bastonner et de vous écraser d’une manière ou d’une autre.
Pot de fer contre pot de terre… vous connaissez la suite.

Question de remugle… Sentir la naphtaline et mourir…
Bientôt tous covidiots – À vivre comme des cloportes nous finirons par devenir cloportes
Le CONfinement doit être libre dans une république, entièrement consenti dans une démocratie digne de ce nom. La liberté de choisir, l’autodétermination est un droit fondamental. C’est au fond un peu comme pour l’union conjugale ou l’amour libre : une question d’affinités personnelles. Chacun choisit avec résolution son alter ego et la souveraineté individuelle doit toujours l’emporter.
Que tous ceux qui veulent se mettre sous cloche le fasse librement, je n’y vois aucun obstacle. Qu’ils se confinent jusqu’à sentir définitivement le renfermé, s’il le faut. Qu’ils se cloîtrent jusqu’à la fin des Temps si ça les rassure. J’encourage d’ailleurs la création de quartiers de haute sécurité, de forteresses délirantes, de bunkers spéciaux, d’asiles dédiés pour tous les foldingues du « tout-stérile » et obsessionnels du « tout-sécuritaire ». N’étant pas contrariant pour deux sous, ils peuvent si cela leur plaît, pour un surcroît d’efficacité prendre matin, midi, et soir de la naphtaline – per os, en suppositoire, en spray ou en intraveineuse, comme ils voultent. Et, en supplément, à l’instar d’Ulysse et de ses compagnons d’aventure, se bander les yeux et se ligoter solidement pieds et mains pour, le cas échéant, n’être en aucune façon – fût-ce à leur corps défendant – insidieusement charmés par l’intrus viral et tentés de l’attraper mordicus. Et preuve additionnelle de ma suprême bienveillance, il est même loisible aux plus « secure » accrocs d’entre eux de traverser l’existence en rampant, plus est en apnée, se gardant radicalement de respirer jusqu’à la fin de leurs jours, si ça leur chante.
Cela étant précisé…
Adieu les cons ! version thanatonautes
… Dussé-je un jour moi aussi tomber sous le charme ravageur du virus insaisissable et succomber à son étreinte mortelle… Oh… merci Corona… ange de mon crépuscule… exécuteur de ma métamorphose… amour de ma mort… mon passeur… mon sauveur !… Merci d’être venu me délivrer… de cette galère… Merci… … Merci… lui glisserai-je alors avant un ultime souffle. Puis je m’en irai joyeusement rejoindre mes éphémères compagnons d’infortune – ou peut-être bien plus justement de fortune. Au moins aurai-je eu un motif de départ honorable, un billet de sortie en règle, avec en prime de la nique, la fierté d’apparaître dans le décompte macabre dont se délectent, infatigables et pugnaces comme des stakhanovistes sadomasochistes de cul-de-basse-fosse, experts en morve, croquemorts en peine et journaleux en ennui. Mais surtout, surtout ! – Dieu merci ! – je n’aurai pas eu, comme je l’avais jusque-là longtemps redouté, à suffoquer, à périr, à mourir ultimement sidéré, terrassé, étouffé sous le déluge de feu de l’idiotie et de la stupidité in « humaine »…
Bon débarras, camarades de voyage !… Mes contemporains commençaient très sérieusement… à m’exaspérer.

« Une fois qu’on a passé les bornes, il n’y a plus de limites. »
(Alphonse Allais) (1854–1905)
$aint Macrippe(*) & $aint Mastex(*) protégez-nous !! Sauvez-nous !! Délivrez-nous du mal !!
(*) : Curieux – et récurrents – attelages dyarchiques, bicéphales, composites, dans lesquels la tête du premier de cordée est institutionnellement servie par les bras et les jambes de son second, son adjoint collaborateur – d’autres diront plus prosaïquement : servie par sa marionnette ou son sous-fifre… voire sa danseuse.
Jupiterion au plus haut des odieux
Foutrebleu ! c’est bien évidemment le zèle extrême de nos gouvernants qui empêcha le cataclysme annoncé, l’hécatombe tant redoutée de se produire. – Grâce éternelle vous soit rendue $aint Macrippe ! Béni-oui-oui soyez-vous, $aint Mastex !
Nos héros plandémiques promis à une gloire immarcescible
Voilà Jeanne d’Arc vertement déclassée et priée de regagner ses chers pénates domrémois ! – La petite bergère, pucelle illettrée, à ses voix et à ses moutons reléguée. Exit aussi le « Général », sèchement à ses Mémoires et à son village de Colombey-les-Deux-Églises renvoyé. Les iconiques rois d’armes covidiots, affranchis du destin, sauront, eux, le temps venu, excellemment se recycler qui en terrasseur-pourfendeur de léviathans, qui en dompteur de dragon, qui en grand-faiseur de miracles, qui en prophète intercesseur auprès des puissances du mal, qui en trompe-le-sort ou en berne-la-mort, ou qui encore en oracle redresseur-confineur de malheurs en tout genre. Leur panégyrique se trouve déjà tout écrit. Gageons que leur couronnement – ou plus exactement, en hommage à l’illustre Corona, leur coronament – en Notre-Dame de Paris pour la circonstance restaurée de fond en comble et comme flambant neuve, toutes les cloches du pays sonnant à la volée, précédera en grande pompe – dans une solennité toute jupitérienne et un tonnerre d’ovations et de dithyrambes, le ciel tout entier voué à leur héroïque cause – leur panthéonisation foudroyante pour l’éternité plénière. Avec la célèbre devise du frontispice – pour honorer l’hémistiche – désormais opportunément revisitée : « Aux grands Hommes, la Partie reconnaissante ».
Que sert à des troupeaux d’être libres ?
Le lot qui leur échoit est d’âge en âge
Un joug, des grelots et un fouet.
Alexandre Pouchkine (1799–1837)
Un fardeau existentiel rédhibitoire – L'Être ou le Néant
La folle « docilité » des « citoyens » – « À mouton docile, loup glouton » (cf. Alexandre Soljenitsyne) (1918–2008)
Du brun plein la cervelle sinon les yeux – Où nous mènera l’amour pour le canapé, les pantoufles et les bourreaux ?
Pathétissime
Question : combien de covidiots resteront à jamais prisonniers de leur aveuglement ?
Plus que perdre sa liberté… gagner sa servitude (cf. E. de la Boétie)(*)
Le confort et la jouissance – matériel(le) – au-dessus de la liberté
Entre liberté et confort – entre envie, rêve, de liberté… et amour, passion, du confort… mon cœur balance – (cf. la fable de La Fontaine, Le Loup et le Chien, qui illustre à merveille ce dilemme)
(*) : Et à l’écrivain humaniste de nous avertir sans détours qu’en perdant la liberté l’on perd aussi la vaillance.
Je savais les populations spécialement manipulables et corvéables – normal, on les y entraîne depuis le berceau – mais il me faut avouer que j’étais loin d’en mesurer la gravité, le degré sidérant de docilité, de subordination, d’esclavagibilité ! On les commande du petit doigt. On les confine même à la voix ! Toujours plus enclines à échanger sans ciller des pans entiers de leur précieuse liberté contre une – toute illusoire – once de sécurité.
Ciel ! que depuis la nuit des temps le philosophe voit juste ! Assurément, l’homme ne veut pas être libre. La liberté lui pèse. C’est une charge trop lourde pour son frêle gabarit. Seule la soumission lui sied. Elle lui va même à ravir. Regardez-le comme il est heureux dans sa cage ! Comme il se réjouit de sa muselière ! Comme il jubile avec ses chaînes ! Comme il s’extasie de ses fers !… Rien ne lui convient mieux qu’un bon joug. Quel état providentiel pour notre bonhomme ! Quelle chose bienheureuse pour notre soumis ! Quelle condition merveilleuse pour notre asservi ! Quelle béatitude pour notre serf ! Quelle extase pour notre domestique ! Quelle bravoure pour notre valet !… Gagner sa servitude, voilà son grand, son seul, son unique dessein !
– Et dire qu’il lui suffirait de ne plus vouloir être esclave pour commencer à cesser de l’être ! À croire que notre factotum a précisément été pensé et créé par une race d’êtres supérieurs pour leur tenir lieu de larbin et de carpette.
De prison en prison nous nous en allons…, dit une veille chanson de bagnards. Les fers ont disparu. Mais pas les forçats, ni les exploiteurs… ni les chaînes… ni les raisons de l’exploitation… Et pour d’aucuns, les entraves sont devenues luxueuses, et les geôles même dorées.
« « Ils [les tyrans] ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. »
(Étienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire, 1548) (1530–1563)
Dans la vie de vos Suzerains…
Couché ! Assis ! Debout ! Couché !
À la niche les caniches !!
Dans le Nouveau monde – le Monde d’Après – tout ce qui n’est pas expressément autorisé est… interdit(*) !
La société des autorisations – Full control
Jusqu’à l’ultime parcelle de liberté confisquée – Plus que les yeux pour pleurer
(*) : Voilà qui va drastiquement simplifier les règles du jeu !
Les hautes autorités entravent-elles – plus est, indûment – peu ou prou votre vie… Surtout ne dites rien, ne faites rien, ne bougez pas, ne réagissez pas, ne bronchez pas, laissez-vous faire, subissez, subissez encore, continuez de subir, subissez encore, résignez-vous, soumettez-vous, consentez à tout, démissionnez, abdiquez… une surprise vous attendra à l’issue du sacrifice, tout au bout de vos illusions, tout au bout de votre calvaire !
Halt ! Ausweiss bitte !…
Schnell ! Schnell !
… Le jour où l’on vous réclamera une attestation de sortie pour vous rendre à votre travail – si d’aventure il vous en restait un –, ou pour aller acheter votre baguette de pain – si tant est qu’il vous restait un sou en poche –, promener votre chien – si vous avez encore la chance d’avoir un compagnon à quatre pattes –, pour vous dégourdir les jambes ou vous faire soigner – si votre santé n’était pas déjà complètement ruinée –, pour distraire votre ennui ou aérer votre exaspération – si par chance ces tumultes ne vous avaient pas encore totalement bouffé(e) –… ce jour-là ça commencera sérieusement à puer – voilà une autre bonne raison de porter le masque !
Et lorsqu’on vous commandera de vous taire et que l’on exigera de vous une autorisation écrite tant pour pouvoir parler que pour aller aux chiottes, que là-bas l’on vous imposera avec force détails la main et la manière avec laquelle vous devez vous torcher le derrière, ça sentira clairement le roussi – enfilez alors illico votre combinaison-scaphandre.
Puis, inexorablement, arrivera le jour où l’on vous défendra de penser. Votre sort vacille. Il sera alors temps pour vous de définitivement éteindre la lumière et de lui dire adieu.
Enfin, quand on vous sommera de fermer les yeux et de cesser de respirer, vous saurez non seulement que vous êtes supérieurement menotté-ligoté-bâillonné mais vous vous rendrez compte aussi par la même occasion que vous êtes… cuit-confit à point. Les larmes alors vous manqueront cruellement. Votre destin est scellé. Sera venu pour vous le temps de la Révélation, la promesse de l’apocalypse. Il vous restera à vous réconforter avec le lot de consolation : avoir été un bon p’tit soldat ben discipliné – un idiot utile – dans le vaste système de servitude despotique – de moins en moins fardé –, un rouage bien docile dans l’édifice alambiqué – amphigourique ! – de l’habile mascarade de vos Maîtres.
Amène !
P.S. : Toute ressemblance avec la réalité serait purement fortuite. Fortuite. Absolument ! Fortuite ! Évidemment ! Fortuite !
Fortuite, bien sûr !
Fortuite !
Fortuite !!
FOR TUITE !!!

« L’obéissance, c’est la mort. Chaque instant dans lequel l’homme se soumet
à une volonté étrangère est un instant retranché de sa vie. »
(Alexandra David-Néel) (1868–1969)
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