Science sans conscience… Suite

« Le matérialisme est une idéologie et non pas le fondement même de la science. »
(Michel Lefeuvre)

TRILOGIE MODERNE
Au nom du Matérialisme, du Scientisme et du Technicisme
(*)

(*) : Maladie Scientifiquement Transmissible.
Attention ! Génuflexion requise !! Veuillez, tout en vous signant du MST, respectueusement courber l’échine et poser au moins un genou à terre !
Toute inobservance sera immanquablement sanctionnée. Tout contrevenant sera sévèrement puni.
Nb : Pour votre bien et votre ssécurité, vous êtes perpétuellement ssurveillé.

« La vérité ne paraît-elle pas contraire à la raison ? »
(Lao-Tseu) (vers 570–vers 490 avant J.-C.)

La science, nouvel acte de foi de l’humanité
La religion du Progrès – Cornucopianisme 3.0

Techno-totalitarisme rampant – « Au nom de LA Science »

On peut être aveuglé par la superstition, certes…
Mais on peut tout aussi bien l’être par la science.
L’ésotérisme risque d’égarer. La science tout autant(*).
(*) Et potentiellement, en ce qui concerne la science, avec des conséquences autrement plus graves compte tenu de la dévotion absolue dont elle jouit au sein d’une large part de la population…
Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas quelque chose ou que quelque chose n’a pas été scientifiquement démontrée que ce quelque chose forcément n’existe pas.

Néo totalitarisme – Technofascisme

La science annexée par le capitalisme
La techno-science despotique triomphante – Totale domination techno-marchande
« Science based » – Pédanterie scientifique – Savant despotisme & Despotisme savant
La ratiomanie
(*)
(*) : Cf. le philosophe des sciences et physicien Paul Feyerabend.

Techno-fascisme – Le techno-scientisme intégriste – La dictature matérialiste et l’absolutisme de la preuve scientifique
L’obsession scientiste : la maîtrise normative
« Au nom de la Raison » – Le catéchisme scientifique

Rappel : La science n’est pas le scientisme. Ce n’est pas le rationalisme ou le cartésianisme en soi que je vilipende, mais bien ses multiples et délétères abus. Je ne conteste aucunement la pertinence de la science mais le techno-totalitarisme, le techno-scientisme érigé par le néo-capitalisme en instance normative suprême. (Cf. la page « Pensée unique« )

« L’Occident va vers sa perte s’il continue à considérer que la science est synonyme de sagesse.
Nous n’avons plus de sagesse ! »
(Jean Malaurie) (1922–2024)

Le credo capitalo-scientiste

« La science découvre, l’industrie applique et l’homme suit » (Science Finds, Industry Applies, Man Conforms)

Fschuiii ! Comme c’est bien dit ! Décidément le génial slogan de l’Exposition universelle de Chicago (1933)(*1), qui à lui seul résume brillamment tout ce chapitre, n’a pas pris une seule ride en près d’un siècle ! Ça c’est de la science ! Et de la vraie ! La vraie de vraie ! La formule choc garde toute son acuité, toute sa pertinence, toute son actualité. Rien n’a changé depuis. Bien au contraire, la fièvre scientiste, la frénésie industrieuse, la folie consumériste n’ont jamais été aussi hégémoniques, aussi tyranniques qu’aujourd’hui. Une confiance aveugle dans la science, la technologie et l’industrie. La messe libéro-capitalistique est dite.
Vous le comprenez aussi. Ce n’est pas la science, la technologie – et ses développements industriels – au service de l’homme, non. C’est l’homme au service de la science et de l’industrie. Elles-mêmes entièrement sous la coupe – réglée – du capitalisme(*2). Et même, j’ajouterai que l’homme se trouve ainsi doublement esclavagisé : d’une part en tant que serviteur asservi de l’industrie de la science (donc du capitalisme)… et d’autre part en tant que cobaye et bagnard désigné de la science de l’industrie (donc encore du capitalisme)… C’est clair, non ?! C’est ce qu’il me semble aussi !
(*1) : Exposition connue aussi sous le nom de Century of Progress ou encore de World’s Fair. Effectivement cinq ans après ce fut, à l’échelle quasi planétaire, l’affrontement mortel des technologies. La deuxième boucherie mondiale en à peine deux décennies…
(*2) : Ex capitalisme industriel mué en capitalisme financier durant la deuxième moitié du XXe siècle.

Mentionnons encore, à ce sujet, une autre Exposition universelle remarquable, emblématique : celle que New York accueillit pour la première fois en 1939… Promue par l’incontournable pape des Relations publiques, Edward Bernays(*1), le but et l’emblème de cette exhibition était de préfigurer « Le Monde de demain ». Cet évènement consacra le lien étroit établi entre la science, l’entreprise industrielle et l’organisation sociale. L’un de ses pavillons thématiques abrita d’ailleurs la ville modèle – utopique / prophétique – de « Democracity »(*2), achevant ainsi de fusionner – pour le meilleur mais surtout pour le pire – la démocratie avec le capitalisme.
« We have science on our side » se félicita en cette occasion James T. Shotwell, président de la commission américaine pour la Société des Nations (cf. The New York Times du 8 mars 1939). En effet, quelle formidable ! quelle extraordinaire ! quelle prodigieuse chance nous avons là !!
Rappelons enfin que plus de 20 ans durant, et jusque dans les années 1950, une célèbre caravane publicitaire dédiée au génie industriel a sillonné les routes américaines : la « Parade du progrès » de General Motors. Illustrant dans toute sa splendeur l’American way of life !
(*1) : Célèbre propagandiste – personnage ambivalent – connu pour, entre mille autres promotions-enfumages, le marchandisage du bacon au petit-déjeuner, l’essor des torches de la liberté (cigarettes) (…) – ses premiers exploits –, etc., etc., sans oublier son rôle influent dans le scandaleux coup d’État au Guatemala en 1954 (résultat d’une série d’opérations crapuleuses organisées par la CIA en lien avec la United Fruit Company (UFC)).
(*2) : Annonçant peut-être les prochaines villes des 15 minutes (ou villes du quart d’heure).

La propagande… toujours une affaire de… relations publiques et de médias
Une pratique vieille comme le monde – En quête des dindons de la farce
Influenceurs,
enfumeurs, prestidigitateurs… : même combat
Officiellement née de la nécessité de retourner l’opinion publique américaine pour lui faire accepter l’entrée des États-Unis dans le premier conflit mondial, la propagande – surfant sur la manipulation des foules (l’ingénierie sociale, le neuro-marketing…), la sacro-sainte liberté et la concurrence (soi-disant) libre – partait à l’assaut du monde. Personne ne l’a arrêtée depuis. Elle a tout colonisé.
Il est symptomatique aujourd’hui – alors que tout le mal est fait et la société pourrie jusqu’à la moelle (…) – de constater que les maîtres du monde, qui à l’aide de ces outils ont consolidé de manière extraordinaire leur position hégémonique, veulent désormais retirer au peuple ces mêmes libertés (dont la liberté d’expression) dont ils ont pourtant, pour parvenir à leurs fins détestables, tant usées et mésusées pendant un siècle.

« Il n’y a qu’un problème, un seul, redécouvrir qu’il est une vie de l’Esprit,
plus haute encore que la vie de l’intelligence, la seule qui satisfasse l’homme. »
(Antoine de Saint-Exupéry) (1900–1944)

Lorsque le matérialisme devient tyranniquement… scientifique

Sans vouloir, un seul instant, récuser, réfuter, contester ou même seulement minorer toutes les avancées – majeures et mineures – que la science a permises, n’oublions cependant pas non plus ses débordements, ses errements, ses abus, ses échecs et ses désastres – parfois cuisants. Car la souveraine, la toute puissante Science impérialiste – et son bras armé technologico-industriel –, en bon pasteur des peuples, en guide suprême des masses, ouvre le bal, mène la danse, continue, bille en tête, férule à la main, de diriger tout le monde à la queue leu leu, de régenter les foules qui lui emboîtent docilement le pas et la suivent tel un chapelet d’andouilles et d’andouillettes (industrielles – il ne saurait en être autrement) savamment grillées.
Oui, nous suivons toujours tout aussi béatement, toujours aussi docilement, tout aussi naïvement, toujours aussi stupidement, toujours aussi aveuglément le cortège erratique du progrès, le culte du savant vaudou, le char de nos envies, le phare – tout puissant ! – de nos chères illusions… en tête. Nous continuons, et de plus bel, avec plus de ferveur et de frénésie que jamais, de nous prosterner devant la déesse Science, de la prier, de la vénérer, de l’adorer…exactement comme on le fit, en son temps, pour le Veau d’or !
N’a-t-il pas été dit que la science éclaire les peuples (la statue de la Liberté n’a que bien se tenir !) ? Peut-être, mais alors avec la lampe accrochée dans le dos, et encore à la condition expresse de ne pas prendre les vessies pour des lanternes !
Ah ! quelle fascinante ! quelle irrésistible lanterne magique !

P.S. : La faute n’en revient, bien évidemment, pas à la science en elle-même, mais à son orientation, à son usage par les grands-prêtres apprentis-sorciers, par leurs exploiteurs cupides, par leurs disciples godillots et leurs adorateurs bornés, sectaires, sourds et aveugles ! Une fois encore, ce n’est pas l’outil qui est en cause, mais son utilisation.

« Les yeux de l’esprit ne commencent à être perçants que quand ceux du corps commencent à baisser. »
(Platon) (427–348/347 av. J.-C.)

Paradigme matérialiste & Dualisme réducteur

Qui a vu le vent ?
L’ombre du vent…

Lorsqu’on voit les feuilles des arbres bouger, est-ce donc parce que les arbres se meuvent, frissonnent ou tremblent ? Ou alors est-ce parce qu’il y a du vent ? Qu’est-ce donc qui pousse les nuages, agite les ramées, entraîne les fumées, fait flotter les drapeaux, gonfle les voiles des bateaux, fait tourner les ailes des moulins… si ce n’est le vent ?
Ne pas le voir ne l’empêche nullement de produire ses effets. Il peut tout aussi bien, selon ses humeurs, vous rafraîchir plaisamment, emporter votre casquette – ce n’est plus trop l’époque des chapeaux – retourner les parapluies… Déchaîné, en furie, il lui est même donné de balayer des habitations légères, de déraciner des chênes centenaires, de soulever et chahuter l’océan… Lui-même demeure invisible à nos yeux, insaisissable. On n’en constate seulement les effets.
Ah !… Mais alors, c’est qui qui fait souffler le vent ?!

(…)
Si j’aime, admire et chante avec folie
Le vent,
Et si j’en bois le vin fluide et vivant
Jusqu’à la lie,
C’est qu’il grandit mon être entier et c’est qu’avant
De s’infiltrer, par mes poumons et par mes pores,
Jusqu’au sang dont vit mon corps,
Avec sa force rude ou sa douceur profonde,
Immensément, il a étreint le monde.
Émile Verhaeren (1855–1916)

Dans une veine voisine…
Rendre l’invisible visible
A-t-on découvert l’électricité en perfectionnant la chandelle ou bien en fabriquant des ampoules à incandescence ? Les ondes électromagnétiques n’existent-elles que grâce à la T.S.F. ou à la radio-télédiffusion ? A-t-on inventé la radioactivité grâce au compteur Geiger ? A-t-on généré les micro-organismes (les « microbes ») par l’invention du microscope ? Etc… Non, bien sûr. Toutes ces réalités préexistaient de tout temps à leur découverte, à leur révélation par des instruments.
Alors combien d’instruments nous reste-t-il encore à inventer avant de prétendre connaître l’univers ? Combien ?… Et combien de millénaires cela prendra-t-il encore ? Pendant combien donc de siècles-lumière encore devrons-nous accepter de ne pouvoir tout objectiver, tout expliquer, tout comprendre ?

(…)

Sur cette thématique, cf. aussi les autres pages « Con-Science », « Non au projet de loi Protéger la santé » (12/2023) et « Rideau »

– Toute reproduction, même partielle, strictement interdite –